Stage du GDR « Silex » - Rennes, octobre 2019
Le Groupement de Recherche (GDR 2059) « Silex »,
porté conjointement par le CNRS et le Ministère de la Culture vise à unifier
les référentiels des silicites (silex, silcrètes, silice hydro-thermale)
utilisés par les humains de la Préhistoire. Ces roches sédimentaires sont collectées par les
archéologues depuis des décennies et déposés dans des lithothèques. Trente-six
collections de ce type ont été recensées sur le territoire français, organisées
selon diverses procédures et grilles d’analyse.
Les lithiciens réunis dans le GDR « Silex » sous
la houlette de Céline Bressy depuis 2018 souhaitent mettre en réseau ces
référentiels, en établissant au préalable une même grille de lecture. Il s’agit
non pas d’un classement de ces roches siliceuses par leur étage géologique,
mais plutôt d’une considération de chaque échantillon d’origine archéologique
ou géologique dans sa « chaîne évolutive » depuis sa formation jusqu’à
son exhumation par l’archéologue. Cette méthode novatrice mise au point par Paul
Fernandes (Paléotime et UMR 5199 PACEA) et développée avec Vincent Delvigne (Université
de Liège et UMR 5199 PACEA) insiste sur le lien entre l’environnement de
collecte et l’élément siliceux examiné.
Le silex est une véritable éponge à informations, qui a enregistré à la fois des données sur sa constitution d’origine, mais aussi sur ses dépôts successifs au fil du temps (dépôts de pente, alluvions, terrasses…). Cette vie tumultueuse a souvent changé sa nature même, parfois en mieux du point de vue du tailleur préhistorique (par exemple dans les argiles à silex). Une observation vétilleuse des blocs peut donc théoriquement livrer des informations sur le lieu de la collecte dans un territoire.
Le silex est une véritable éponge à informations, qui a enregistré à la fois des données sur sa constitution d’origine, mais aussi sur ses dépôts successifs au fil du temps (dépôts de pente, alluvions, terrasses…). Cette vie tumultueuse a souvent changé sa nature même, parfois en mieux du point de vue du tailleur préhistorique (par exemple dans les argiles à silex). Une observation vétilleuse des blocs peut donc théoriquement livrer des informations sur le lieu de la collecte dans un territoire.
Observation d'une lame du Paléolithique final (@G. Marchand) |
Davantage connue pour ses référentiels en roches métamorphiques et plutoniques, la lithothèque du laboratoire Archéosciences de Rennes s’est enrichie ces dernières années de centaines de blocs de silex et de silcrètes provenant des marges du Massif armoricain, grâce notamment à la contribution exceptionnelle de Philippe Forré (INRAP), infatigable prospecteur qui trottine entre Seine et Gironde.
Le travail en équipe derrière des loupes binoculaires (@G. Marchand) |
Dirigée actuellement par Mickaël Guiavarc’h, Grégor Marchand et Guirec Querré, la lithothèque est la colonne dorsale de plusieurs programmes de recherche menés dans l’équipe « Roches et Sociétés » de l’UMR 6566CReAAH. Cet outil de recherche formidable permet ainsi d’établir des liens fructueux entre les archéologues amateurs et professionnels, ainsi qu’avec les étudiants.
Les stagiaires sont fiévreux (@G. Marchand) |
Du 30 septembre au 4 octobre 2019, onze stagiaires - étudiants ou professionnels travaillant pour l’essentiel dans l’Ouest de la France - se sont réunis au laboratoire Archéosciences, sous l’impulsion de Mickaël Guiavarc’h et Guirec Querré. Leur enthousiasme fiévreux - qui confinait parfois à la transe - ne les a pas empêchés de boire les enseignements de Vincent Delvigne et Paul Fernandes, promoteurs de cette méthode scientifique robuste et efficace. Guirec Querré et Jean-Christophe Le Bannier ont complété cette formation par une présentation des moyens d’études géochimiques du laboratoireArchéosciences, Rayon-X, XRF, ICP optique et surtout ICP-MS à ablation laser.
Les études pratiques derrière des loupes binoculaires ont occupé
une bonne moitié de la semaine, que ce soit sur des blocs naturels ou les outils préhistoriques.
Les développements sont d'ailleurs très prometteurs sur les galets de silex recueillis sur
les estrans marins : non seulement il semble possible d’établir une origine
géographique de ces blocs, mais on peut aussi les replacer sur les estrans
mêmes, livrant ainsi une précieuse image des modes de gestion de ces interfaces
terre-mer.
Les stagiaires travaillent sans relâche (@G. Marchand) |
Certains stagiaires sont béats, ce qui est très normal (@G. Marchand) |
Plusieurs applications sont d’ores et déjà sur les
rails.
L'heure des silicites vient de sonner dans l'Ouest de la France ; les onze stagiaires vont désormais se répandre sur les régions atlantiques, telle une horde fanatisée.
L'heure des silicites vient de sonner dans l'Ouest de la France ; les onze stagiaires vont désormais se répandre sur les régions atlantiques, telle une horde fanatisée.
Vincent Delvigne, visionnaire |
Paul Fernandes, visionnaire également (@G. Marchand) |