Explorer la côte, sonder le passé : méthodes et pratiques de la préhistoire maritime
Table-ronde (IRN PrehCOAST / Société Préhistorique Française)
Organisateurs :
Grégor Marchand, Yvan Pailler et Pierre Stéphan
Lieu :
Université de Brest / IUEM
ATTENTION : en raison de l'épidémie actuelle, la table-ronde est reportée du 2 au 4 décembre 2020
ATTENTION : en raison de l'épidémie actuelle, la table-ronde est reportée du 2 au 4 décembre 2020
Fouille en urgence à Soulac-sur-Mer (Gironde ; photo : Florence Verdin) |
Lorsqu’elle plonge avec précaution son orteil dans
la mer, l’archéologie préhistorique oublie quelque peu ses repères. Les
occupations humaines à l’interface entre les domaines maritimes et continentaux
sont des objets de recherche complexes à appréhender, en premier lieu parce que
la position de cette ligne de côte a fluctué au cours du temps, au gré des
transgressions marines, de l’érosion, des apports sédimentaires ou du
relèvement isostatique. Révéler ces habitats ou ces aménagements anthropiques sur
les estrans impose un large éventail technique, en totale métamorphose
aujourd’hui : prospections géophysiques, Lidar, carottages, etc.
En second lieu, la multiplicité des domaines
environnementaux exploités par les êtres humains engendre une très large gamme
de vestiges archéologiques et bioarchéologiques. Les coquilles de mollusques et
de crustacés viennent s’ajouter aux restes des mammifères et des oiseaux. Leur
étude démultiplie les savoirs et permet de mieux comprendre la gestion des
cycles naturels - saisons ou marées - par les populations de pêcheurs ou
d’agro-pasteurs. Il convient tout particulièrement de se pencher sur les
interactions entre ces disciplines et sur leurs différentes temporalités dans
l’acquisition des données, qui conditionne souvent la réussite ou l’échec de
ces entreprises scientifiques.
En troisième lieu, les occupations côtières de la
Préhistoire ne se limitent pas à un exercice de funambule sur le fil d’un
écotone, mais elles sont le point de départ de réseaux économiques et sociaux qui
s’enfoncent amplement dans les masses continentales : des sagaies en os de
baleine ou des parures en coquillage sont transférés loin dans les terres,
prolongeant d’autant les réseaux littoraux. Là encore, l’étude de ces artefacts
fait intervenir des méthodes scientifiques de pointe.
Enfin, on ne peut pas faire l’impasse sur les
aspects réglementaires qui pèsent sur ces interventions en milieu côtier :
la diversité des réglementations sur le patrimoine humain ou naturel et la
multiplicité des acteurs institutionnels engendrent des blocages importants,
alors même que l’érosion marine ne connait pas de répit.
La table-ronde « Explorer la côte, sonder le passé : méthodes et pratiques de la
préhistoire maritime » entend donc proposer un très large bilan de ces
nouvelles méthodes d’exploration des habitats préhistoriques en domaine
maritime, en ouvrant large les perspectives scientifiques. Cette rencontre
centrée sur les aspects méthodologiques et techniques d’une préhistoire en
plein renouvellement entend également aborder les problèmes patrimoniaux,
écologiques ou politiques que rencontrent les recherches scientifiques à
l’heure de traiter des sociétés préhistoriques des littoraux de la planète.
Cette table-ronde internationale est adossée au
réseau européen de recherche (IRN) « Coast-inland dynamics in prehistoric
hunter-gatherer societies (PrehCOAST) / Dynamiques des sociétés de
chasseurs-cueilleurs littorales de la Préhistoire », soutenu par
l’Institut Ecologie et Environnement du CNRS depuis janvier 2019. Elle profite
également des dynamiques scientifiques du programme ArMeRIE (Archéologie Maritime
et Recherche Interdisciplinaire Environnementale) et de la Zone Atelier «
Brest-Iroise» ( LTSER France).
Les propositions de communication (exclusivement en
anglais) sont à envoyer à :
Autres
informations sur le site de la Société Préhistorique Française
Autres informations sur le site internet du Réseau de chercheur PrehCoast